S+7
Il s'agit de prendre un texte
déjà existant (un poème, un extrait de roman, voire
une description de catalogue) et d'en remplacer certains mots. Attention,
les mots remplacés le seront en suivant une formule précise.
Cette formule est S+7, soit : substantif
plus 7...
Pour assurer sa réussite, il
convient de suivre la recette à la lettre :
1. Choisir un texte à modifier
2. Choisir le type de mots qui seront
intervertis : nom, verbe, adjectif...
3. Choisir un nombre quelconque (le
classique est le 7)
4. Choisir un outil de référence
: dictionnaire, lexique, abécédaire
5. Maintenant le plaisir commence :
il faut remplacer tous les mots sélectionnés dans le texte
(tous les verbes, par exemple) par le septième verbe le suivant
dans l'outil de référence choisi.
Par exemple changeons tous les noms
de cet extrait de Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino
:
« Le roman commence dans une
gare de chemin de fer, une locomotive souffle, un sifflement de piston
couvre l'ouverture du chapitre, un nuage de fumée cache en partie
le premier alinéa. »
Cela devient :
« La romanisation commence dans
une gargouille de chemise de férie, un loden souffle, un sigisbée
de pithiviers couvre l'ouvreur de la charade, une nucléase de fumeur
cache en partie la première alizarine. »
Fumeux n'est-ce pas ? Évidemment,
les résultats ne sont pas toujours impressionnants, mais cela reste
un bon moyen d'occuper un après-midi de pluie...
Lipogramme
Le lipogramme est un texte
qui ne contient pas une ou plusieurs lettres. Bien sûr, plus le texte
est long et plus la lettre sélectionnée est courante, plus
la contrainte est importante. On ne s'émouvra pas outre mesure d'apprendre
que cette définition est un lipogramme en h, j, k, w, y et z
alors qu'un roman comme La Disparition (dédaignant le «
e » pendant plus de 300 pages) est plus difficile à écrire...
Contrainte
du prisonnier
La contrainte du prisonnier
est un lipogramme d'un type assez particulier : toutes les lettres dépassant
sur la ligne sont rejetées. Ainsi l'auteur devra se passer des lettres
b, d, f, g, h, j, k, l, p, q, t, y et se contenter de lettres plus économes
en espace que sont les a, c, e, i, m, n, o, r, s, u, v, w, x, z. C'est
en imaginant un prisonnier voulant profiter au maximum du papier qui lui
est disponible qu'on comprend un peu mieux le nom de cette contrainte.
Tentons l'expérience :
« Vois comme nous aimons écrire
sans user nos ressources, s'écria Simon. »
Hum ! Pas facile n'est-ce pas. Et dire
qu'il fait si beau dehors...
Palindrome
Un palindrome est un mot, une
phrase ou un texte qui peut se lire aussi bien à l'endroit qu'à
l'envers. Nous connaissons tous l'exemple de « Laval », n'est-ce
pas ? Le mot « été » est dans le même cas,
mais c'est encore plutôt facile... Aussi, sachez qu'un palindrome
peut être pair ou impair. Je m'explique : « Laval »
et « été » sont des palindromes impairs
parce qu'ils comptent sur la présence d'une lettre centrale (pivot)
pour assurer leur retournement, un palindrome pair est pour sa part constitué
d'un nombre pair de lettres et est donc dépourvu de lettre-pivot,
la phrase « Salut ! Tu l'as ? » en est un exemple.
Un jeu
de tarot...
Voici un exemple de contraintes
que nous pouvons construire à partir d'objets de la vie quotidienne.
Dans Le château des destins croisés, Italo
Calvino se sert des cartes d'un jeu de tarot pour construire une multitude
d'histoires. Au cours du récit, les destins des différents
personnages s'entrecroisent comme les cartes qui s'accumulent sur la table.
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